Jnane Tihihit

Autrefois, chaque famille marrakchie possédait un jnane, un jardin en dehors des remparts. On y cultivait les légumes, les fruits, et l’art de ralentir. Carole et Robert, un couple belge tombé amoureux du Maroc il y a plus de vingt ans, ont redonné vie à cette tradition. Ils ont imaginé ici une ferme auberge à taille humaine, un lieu habité par la beauté des gestes simples : cueillir, cuisiner, partager, écouter le silence.

À Jnane Tihihit, on dort dans des douirias, petites maisons en terre ocre entourées d’arbres fruitiers. Le confort y est simple mais généreux, à l’image de la maison : une architecture traditionnelle, des matériaux naturels, des terrasses ouvertes sur les cimes enneigées du Haut Atlas.

Au lever du soleil, le chant des coqs remplace les klaxons de la ville. Les enfants courent vers les écuries, nourrissent les poules, caressent les ânes ou prennent leur petit-déjeuner dans le jardin, sous les grenadiers.
Le lait vient des vaches du domaine, les œufs de la basse-cour, les légumes du potager. Ici, tout est fait maison, dans le respect des saisons et des ressources. La ferme est un terrain d’expériences : participer aux récoltes, apprendre à faire le pain, suivre un cours de cuisine marocaine ou simplement regarder le jour s’étirer lentement.

Et quand la chaleur monte, on plonge dans la piscine naturelle, dont l’eau sert ensuite à irriguer les cultures, un cercle vertueux, fidèle à l’engagement écologique du lieu. Jnane Tihihit a d’ailleurs obtenu la Clé Verte, label international récompensant les établissements écoresponsables.

Lors de notre séjour, Robert nous a emmenés explorer la partie encore sauvage du désert d’Agafay, juste derrière la ferme. Une virée magique, hors du temps, dans des paysages de collines dorées et de silence absolu.
Le soir, nous avons dîné au coin du feu, quel bonheur quand les soirées se font fraîches .

Entre deux promenades, nous avons découvert la grande bibliothèque de la maison, un trésor éclectique, entre romans de voyage, essais et beaux livres, où l’on peut lire des heures dans l’un des mille recoins ombragés du domaine.
Et puis, la cerise sur le gâteau : le hammam traditionnel, à réserver pour quatre personnes maximum.
Nous l’avons testé en famille, un vrai moment de bonheur, de détente, et de fous rires partagés.

À Jnane Tihihit, rien n’est laissé au hasard, mais tout est fait avec respect : celui du territoire, des traditions, des habitants. Les constructions s’intègrent au village, l’eau est précieusement utilisée, les énergies sont solaires, et chaque membre de l’équipe locale est employé avec contrat et sécurité sociale.
Ici, l’écologie n’est pas un concept : c’est une évidence.